Saga des BBManiacs

Nombre de messages : 165 Date d'inscription : 11/07/2006

Aux doux éclats de lune
Danse une beauté brune

Gitane au long jupon
Et aux yeux polissons

Very Happy

Nanie a écrit:: Aux doux éclats de lune
Danse une beauté brune

Gitane au long jupon
Et aux yeux polissons

yeux poly sons
qui font danser
le plus coriace
des chevaliers
bounce

Saga des BBManiacs - Page 2 Umbria-sheep

wyoming

umbria

Laughing

Saga des BBManiacs - Page 2 Frondaisons-automnez

levons nos têtes cheers

Saga des BBManiacs - Page 2 Death_valley

encore plus loin

I

Fran et Guéna vécurent un amour à nul autre pareil, leur royaume connaissait une prospérité nouvelle, la paix régnait sur la terre des rous.
La nouvelle de la naissance d'une princesse plongea le pays dans une allégresse inouie, le peuple se pressa pour admirer l'enfant du miracle !
Chacun venait admirer la petite, la bénir, prier pour elle et lui souhaiter mille an de vie !
Fran lui enseigna toute sa connaissance, lui apprit le pouvoir des elfes, le courage, l'humilité, l'abnégation, la fierté de son sang.
L'enfant reçu la visite de ses pères spirituels jack et ennis, qui eux aussi, par le regard lui transmire le don le plus beau, celui de l'amour éternel.
Mais comme chaque bonheur se paie au prix fort, comme chaque bonheur enfante le malheur, celui s'abattit comme la foudre, sans crier gare.
Guéna partit à la chasse, se blessa en heurtant un cavalier lançé à toute vitesse à la poursuite d'un cerf traqué.
Le choc fut brutal et ne laissa aucune chance aux deux hommes d'en réchapper. Tout la troupe se rua vers les corps allongés.
Le prince Kolia le plus fidèle d'entre les fidèles, se jetta de cheval, pour se précipiter vers son roi.
Il lui souleva délicatement la tete, caressa le visage pour dégager le front, les yeux étaient fixes, un sourire s'esquissait au coin des lèvres, figé par la mort. Kolia comprit qu'il était trop tard, que son ami, son roi venait de le quitter. De ses yeux les larmes perlèrent le long de ses joues, laissant des traces sur son visage, noirçit par la poussière soulevée lors de la chasse.
Alors il se leva brusquement, poussa un cri qui déchira le silence lourd de peine, il retira son épée de son fourreau, saisit le manche de ses deux mains, retourna la lame face à lui.
Les gardes de Guéna se précipitèrent pour l'empecher de se donner la mort, il se débattait comme un lion désespéré, voulant par son sacrifice rejoindre celui avec qui il avait tout partagé.
Kolia avait connu très jeune le prince Guéna, il faisait parti de sa suite et le suivait dans tous ses déplacements.
Le père de kolia avait sauvé la vie lors d'une bataille, au roi Guéna 1er, et celui pour le remercier de son courage lui avait octroyé une place dans sa garde personnelle et des terres par delà l'Oural.
Kolia avait par héritage reçut le meme honneur que son père, le droit de faire partie de l'élite qui protégeait le prince héritier.
Très tot une amitié et une complicité sans faille réunit les deux jeunes garçons, ils ne se quittaient jamais, meme la nuit Kolia veillait sur son prince.
Deux forces de la nature qui se défiaient sans cesse dans un esprit de camaraderie et d'émulation réciproque, ils étaient les meilleurs en escrime, au tir à l'arc et à cheval nul ne pouvait les égaler.
Toutes les courses organisées dans le royaume, ils y participaient, coupant la ligne d'arrivée ensemble, ou bien chacun à leur tour selon leur humeur. Il n'est nul besoin de parler des autres concurrents, puisqu'aucuns n'arrivaient à les suivre, peut etre apercevaient ils le nuage de poussière qui s'élevait derrière nos deux héros !
Plus ils cheminaient dans les méandres de l'adolescence, plus leur complicité se renforçait, si l'un était heureux, l'autre lui renvoyait son bonheur.
Si l'un souffrait, l'autre souffrait aussi, deux jumeaux dont le sang avait la meme couleur, le meme murmure...

Les gardes lachèrent Kolia qui semblait etre redevenu lui meme, ils lui avait retiré son épée de force, pas moins de dix guerriers pour lui arracher les doigts du pommeau !
Les hommes firent un cercle autour de Kolia et de Guéna comme pour protéger l'intimité de ce moment sacré.
Kolia s'agenouilla et se pencha sur le corps sans vie, il était devenu si calme, le visage détendu, grave, impassible.
Alors il posa sa main droite sur le visage de son roi, il lui caressa les joues en laissant glisser ses doigts, comme sur un morceau de soie.
_"Oh Guéna ! pourquoi tu me laisses maintenant ? nous avions tant à faire ensemble, tant de bonheur inconnu à partager ! tant de terres à explorer cote à cote ! tant d'amour à partager ! sais tu combien je t'ai aimé mon roi, mon petit roi que j'admirais tant ! j'aurais donné mon sang pour faire rejaillir le tien ! j'aurais donné mon coeur pour que le tien batte à nouveau, j'aurais donné mes yeux pour que tu puisses à nouveau jouir de la beauté de tes terres, de l'amour de tes sujets, de l'amour de ta reine Fran ! mon dieu Guéna à quoi je sers maintenant ? à te pleurer nous qui ne pleurions que de joie et de rage ! dis moi que ceci n'est qu'un reve, une plaisanterie à nous ! une pitrerie de plus dans notre univers fraternel ! "
il laissa son pouce redessiner la courbe des sourcils, du revers de la main il carressait ce visage tant aimé, ce visage où se reflétaient les années de la douce enfance.
Chaque caresse illuminait le visage de Guéna, comme si la douceur des mains de Kolia redonnait vie aux traits de l'ange appellé au ciel.
_"Comme tu es beau mon roi ! ton visage inspire la bonté, la douceur de tes traits m'ennivre de paix retrouvée, ta peau si douce me rappelle au sein de ma mère nourricière, le bleu de tes yeux me chavire l'ame, la blondeur de tes cheveux tel un blé tardif qui se joue de l'autonme, me ramène à nos étés languissants à l'ombre des chenes tutélaires !
(...)

II

Kolia refusa de quitter le corps de son roi, malgré les suppliques de la troupe, il leur dit de partir prévenir la reine, peut etre qu'il ne sentait pas le courage de lui annoncer lui meme.
Il voulait tout simplement, rester avec lui, le garder encore une nuit, le veiller à lui tout seul, et l'accompagner pour le dernier voyage.
il s'allongea auprès de Guéna, les yeux ouverts, la voute céleste vétue de noire, tel un écrin pour les astres luisants, lui renvoyait une sérénité enivrante.
Fallait il suivre son roi ? ou bien rester sur cette terre orpheline de ses jumeaux ?
Puis il pensa au dernier serment que lui et Guéna s'étaient faits lors de leur dernière partie de peche.
_"Kolia, fidèle Kolia je dois te confier à toi et seulement à toi, mes dernières volontés s'il m'arrivait malheur.chuuuuuuuuut ne dis rien je sais ce que tu penses déjà ! mais écoute moi attentivement ! je veux que tu me promettes de veiller sur ma reine et sur ma fille, de me jurer de les protéger au péril de ta vie s'il le fallait, promets le moi cher Kolia c'est ton ami et non ton souverain qui te le demande !
_"oh mon roi ! ta requete me touche, mais tu sais tu n'avais nul besoin de ma promesse en retour, dès le premier jour ou j'ai posé mon regard sur toi, je savais que où tu irais, mes pas épouseraient les tiens ! tu es mon roi et je t'ai juré fidèlité et loyauté, sache que jamais sur notre honneur je ne trahirais notre serment ! jamais ! et l'ami que je suis sacrifiera sa vie pour protéger les tiens, mon corps sera leur bouclier, l'ultime rempart, et en faire don au nom de notre serment sera la plus belle mort que je puisse souhaiter !
_"Kolia si tu savais comme je t'aime, tu le sais dis moi, mon compagnon
_" Oui mon roi, mon prince je le sais et votre amour me porte chaque jour, me remplit de ce bonheur des gens simples !

La rosée habillait l'herbe de fines goutelettes d'eau qui scintillaient sous la lune, la fraicheur du soir s'abattait sur la vaste et sombre plaine.
Kolia chercha dans l'astre d'argent une réponse qu'il ne trouva pas.
Alors il ferma les yeux pour mieux rever de son roi, de son ami, pour chevaucher au pays des reves, des cris d'enfants, des odeurs de miel, des plongeons dans la rivière, des abeilles confidentes des baisers volés, des corps épuisés d'avoir lutté haletants, offerts au soleil complice !
Oui fermer les yeux pour qu'il renaisse ! que l'aube maternelle lui rende son prince tant aimé, pour de nouveau galoper à la poursuite du vent, dans les rires et les cris des enfants heureux.

Kolia rouvrit les yeux, tourna la tete lentement et regarda le visage de Guéna.
Mon dieu ! qu'il avait l'air paisible, la mort lui avait donné un visage d'ange, la rosée avait coloré ses joues, sa crinière blonde captait la pale lumière de la lune, le sourire figé prenait maintenant une expression de bonté qui lui fit monter les larmes aux yeux.
Kolia se rappela d'avoir déjà vu ce sourire sur la bouche de Guéna :
_" oui c'est celà, je me souviens de tout maintenant !"
C'était pour le grand tournoi du royaume, lorsque son prince héritier posa ses yeux pour la première fois sur la princesse Fran !
Toute la cour était présente et les meilleurs chevaliers avaient répondu à l'appel de leur suzerain.
La reine douairière, grand mère de Guéna avait arrangé la venue de la princesse, elle désespérait de voir son petit fils, un jour, prendre épouse et ainsi assurer la pérénité dynastique.
Guéna devait combattre contre le chevalier Aguirre, rejeton d'une famille de nobliaux cupides et cruels.
Les dames de la cour occupaient une tribune de bois de chene, protégées du soleil par une grande toile de coton blanc sur laquelle le blason des souverains rous avait été brodé par les petites mains du royaume.
La princesse Fran était vétue d'une robe rouge à liserets blancs, une fine dentelle pourpre couvrait pudiquement ses épaules laiteuses.
Elle portait le diadème des Brokeback tout de perles plus fines que les unes que autres, qui venaient mourir au pied d'un saphir symbole de l'alliance des sangs Del mar et Twist.
Sa chevelure rousse, flamboyante comme les couleurs des érables au coeur de l'automne, éclipsait par son rayonnement, les coiffes des autres dames de la cour.
Comment ne pas la remarquer, elle était le fruit qui capte l'oeil du peintre,qui attise la gourmandise tant son enveloppe présage de sa saveur !

à suivre...

III

Face à la tribune des dames, se trouvait la tribune des hommes et la loge royale, la reine douairière présidait le tournoi, elle régentait le royaume depuis la mort de son fils Guéna 1er jusqu'à la majorité de son petit fils.
Cette femme de caractère gouvernait le royaume d'une main de fer et une volonté farouche de préserver la dynastie des Rous à tout prix.
Elle avait perdu son fils, père du prince héritier Guéna lors d'une bataille mémorable contre les coyottes des steppes.
Sa bru inconsable se retira dans un couvent, vivant dans un isolement total entouré de moines fanatiques, qui la maintenait dans une dépendance mystique irréversible.
Elle éleva en grande partie le jeune Guéna dans le souci de préserver son héritage, et de le voir un jour courronné roi des Rous.
Sur le trone, malgré son age avançé, elle imposait le respect à tous, son regard dur et noir coupait court à toute vélléité d'insubordination.
Mais quand elle posait le regard sur le prince Guéna ses yeux se remplissaient de compassion et d'amour, elle voyait en lui toute la vigueur du sang des rous.
Pour le moment, elle concentrait son regard sur la tribune des dames et en particulier sur la princesse Fran, qu'elle avait invitée au tournoi, dans le but d'en savoir plus sur celle qu'elle prédestinait à devenir l'épouse de Guéna.
Elle ne pouvait qu'etre rassurée, en effet la prestance, le port noble, la peau de lait de la princesse, la confortait dans son choix.
La lignée de Fran était des plus prestigieuses, les Brokeback remontait aux temps immémoriaux ou les terres gelées arrides de toute vie, n'offrait que vide et désolation.
Elle avait le sourire, le charme, l'aura des Twist et d'autre part, la ténacité, la bravoure, la grandeur d'ame des Del Mar.
La reine était accompagnée de sa fidèle confidente, Dame Nanie, qu'elle avait pris sous son aile lorsque celle ci orpheline, se réfugia à la cour des Rous.
En peu de temps cette frele enfant sut devenir indispensable à la vieille reine solitaire. Sa gentillesse, son écoute, sa fidèlité à sa protectrice, fit tomber toutes les suspiscions de la reine, rompue aux intrigues de palais.
La douairière pour la remercier, l'anoblit et lui confia un fief aux pays des lys, au confluent du rhone et de la saone, la seigneurie de Craponne.
Celle ci englobait tous les Monts du Lyonnais jusqu'au Forez, ce pays se couvrit de vergers et de fleurs, car Dame Nanie était une poétesse dont la réputation dépassait largement les limites de son fief !
Qu'il faisait bon vivre ici ! d'une terre ingrate elle sut tirer le meilleur, chacun de ses sujets possédait son lopin de terre, car Dame Nanie avait abolit le servage sur son domaine.
Cette acte révolutionnaire suscita la jalousie des seigneurs voisins, mais prenant son courage à deux mains, elle publia une charte de tolérance qu'elle fit placarder aux quatre coins de sa seigneurie.

à suivre...

IV

Il était grand temps d'ouvrir le tournoi, la reine leva le bras et d'un hochement de tete en direction du héraut d'arme, donna l'ordre de commencer la joute.
Les premiers combats opposaient des chevaliers de niveau inférieur, histoire de faire monter la pression et de galvaniser le public amassé derrière de solides barrières de bois.
Après plusieurs joutes de niveau inégal, les choses sérieuses pouvaient commencer, mais ce petit monde devait se restaurer à l'ombre car la chaleur commençait à éprouver les spectateurs.
De grandes tables avaient été dréssées recouvertes de nappes blanches aux couleurs de la famille royale.
Chacun prit place selon son rang, la reine douairière occupait la table centrale rehaussée par une estrade, il fallait qu'elle soit vue de tous et surtout placée au dessus du commun des mortels.
A sa gauche le prince Guéna, vétu de rouge, à sa droite Dame Nanie et ainsi de suite selon le rang de chacun, La princesse Fran avait été placée en face de la reine car elle était l'invitée d'honneur, place qui permettait à tous de pouvoir l'observer et juger ainsi de ses manières !
Fran redoutait ce moment car elle se savait jaugée par des gens inconnus et pas toujours bienveillants, elle connaissait que trop bien la jalousie et la médisance des courtisants et autres dames de bonne vertue !
Mais elle avait cette volonté héritée de ses pères, cette capacité de puiser dans l'adversité le courage de faire face aux situtations les plus périlleuses.
Après un choix de salades et de mises en bouche des plus divers, la ronde des viandes put commencer, ce fut un festival de canards, de poulardes, de faisans, de cygnes, de pigeons, de cailles, de perdrix, dont il fallait au moins pour faire honneur à l'hote, y gouter sans modération.
Fran était gourmande de nature, mais la viande n'était pas pour ainsi dire, son plat préféré ! elle attendait les entremets sucrés, les gateaux, et priait pour que les cannolis soit au menu de cette ronde sucrée.
Ces petits gateaux en cylindre garnis de crème et garnis d'écorces d'oranges confites avait traversé les mers pour arriver à la table de toutes les cours et seigneuries.
Par bonheur ses prières gourmandes avaient été entendues, elle se délectait de ces friandises, oubliant quelque peu l'assistance autour d'elle.
Son plaisir enfantin détendit l'atmosphère, et la reine se mit à rire de bon coeur :
_"Mon dieu princesse votre appétit nous fait grand honneur ! suis heureuse que ce repas vous comble autant ! "
_"Merci majesté, vous savez je raffole de ces gateaux, ils me rappellent tant de jours heureux !" dit elle en éclatant de rire
Elle riait de bon coeur, la tablée lui emboita le pas dans une bonne humeur générale, Fran regarda vers le prince Guéna pour la première fois du repas.
Elle avait senti le regard du prince posé sur elle depuis le début, tantot avec une impression de malaise, tantot avec un plaisir qu'elle n'expliquait pas.
Il ne riait pas, il souriait, un sourire qui la troubla, il avait une expression de grande douceur, d'une candeur de chérubin, d'enfant émerveillé par la beauté du monde.
Elle ne quitta plus ce regard, le bleu des yeux de Guéna la sécurisait, elle se sentait étrangement protégée alors qu'elle ne connaissait de lui, que les exploits guerriers.
Elle ne pouvait se détourner, rien autour d'elle, ni le bruit, ni les rires des convives, n'aurait pu l'arracher à cette ivresse aussi soudaine que grisante.
Les cheveux blonds du prince encadrait un visage à l'harmonie parfaite, les yeux bleux si expressifs, le nez fin et la bouche si bien déssinée adoucissait le menton carré et volontaire.
La sensualité et la finesse des traits alliée à la virilité de l'ensemble conférait à Guéna une aura hors du commun

(...)

V

La reine se leva, ceci mit un terme au banquet et la cour quitta les tables dans un brouhaha de murmures et de rires.
Toute la joyeuse troupe repue se dirigea vers les tribunes, car le tournoi allait recommencer sous peu.
La reine prit place sur son trone, dans la tribune officielle, entourée de ses ministres, ses généraux et des nobles chevaliers du royaume.
Le soleil continuait sa lente et paresseuse marche vers le couchant, la loge royale faisant dos à l'astre doré, se retrouvait ainsi baignée d'une ombre bienvenue.
La tribune des dames en face, se situait au contraire en plein soleil, et l'on dut tendre une grande toile de lin blanche pour protéger la teint de lait de ces nobles visages.
La reine se leva, tenant à la main un grand morceau de soie blanche, elle tendit le bras, à ce moment là les hérauts d'armes, les pages et les écuyers défilèrent devant la tribune officielle en file indienne.
Chacun présentait à la cour les couleurs et blasons des combattants en course pour les joutes de l'après midi.
Les cors et trompettes se mirent à jouer l'ouverture du tournoi, la reine lacha le bout de tissu et la cour se mit à applaudir frénétiquement en poussant des cris et en scandant les noms des chevaliers dans une cacaphonie indescriptible.
Le premier combat pouvait enfin commencer, il opposait le chevalier Fabrice d'Avignon au chevalier d'Aguirre noble d'Espagne.
Fabrice d'Avignon portait une armure toute ciselée, qui resplendissait au soleil, un haume surmonté de plumes rouges et blanches qui ondulaient sous la brise timide, une hampe de meme couleur se terminant en pointe de lance dorée mais mortelle.
Son fidèle écuyer lui présenta son écu, un bouclier portant ses armoiries où chacun pouvait y lire sa noble lignée issue des Comtes de Provence.
Fabrice se dirigea vers la tribune des dames y chercher les couleurs chevaleresques qu'il entendait bien défendre.
Un chevalier devait se battre pour les couleurs d'une dame noble de l'assistance, c'est pourquoi, monté sur un magnifique cheval à la robe blanche perlée de gris, Fabrice d'Avignon tendit sa lance en direction de la tribune des femmes.
Il releva la visière de son haume, à travers l'étroit fente ces deux yeux se posèrent sur les dames de la cour.
Pareils à deux émeraudes les plus pures, le vert de ses yeux irradiait l'expression du regard, quiconque fixait ces yeux là se trouvait inévitablement pris d'un frisson de crainte et de trouble mélés.
Pour une dame du royaume des Rous, la réputation de séducteur de Fabrice n'était plus à refaire ! pour ces yeux là plus d'une noble oubliait la retenue et la pudeur dues à son rang !
Mais le chevalier au calme légendaire ne se laissait guère troublé par les cris et les allusions salaces de ces furies démontées, lui cherchait toujours la femme mystérieuse, pleine de retenue qui ferait écho à son caractère entier, profond, et indivisible.
Il avait remarqué au banquet, assis à coté de Guéna, la belle princesse Fran, mais il savait que son rang aussi noble soit il, ne lui permettait pas de briguer la défense des couleurs des Brokeback.
Mais il ne pouvait détacher ses yeux de ceux de la princesse, celle ci d'ailleurs répondait à cette intensité par un sourire franc, elle avait su percer dans la froideur du regard de loup de Fabrice, le feu et la tendresse qui s'y dissimulait.

(...)

VI

Fab n'insista pas, de peur de gener la princesse et de la mettre mal à l'aise devant l'assistance.
Il remarqua que dame Nanie de Craponne se trouvait assise à coté de Fran, cette jolie personne à la chevelure de jais, au regard d'ébène le regardait elle aussi en baissant pudiquement les yeux comme une enfant grondée.
Le choix de cette dame satisfaisait pleinement le chevalier Fabrice, alors il lui tendit sa hampe bicolore, et dame Nanie défit son ruban bleu autour du cou pour l'attacher près de la pointe de la lance.
La cour applaudit à tout rompre, fabrice fit faire demi tour à sa monture et se dirigea vers la tribune royale en traversant le terre plein central.
Il preta serment à la reine, en inclinant la tete, et jura de faire honneur aux vertus et principes des chevaliers, le chevalier d'Aguirre fit de meme.
La joute pouvait alors commencer, chaque chevalier se salua et chacun partit au galop prendre place à l'extrémité de la piste.
Le combat consistait en deux joutes où chaque cavalier devait au moyen de sa lance, désarçonner son adversaire.
Si les deux combattants tombaient à terre, le combat était déclaré nul, et alors, selon la volonté de la reine, on recommençait à nouveau, jusqu'à ce qu'un chevalier l'emporte.
Les cors sonnèrent le début de la joute et le silence se fit soudain.
La légère brise faisait bouger les oriflammes et les coiffes des dames.
Fabrice baissa sa visière, prit la lance tendue par son petit page Jean François de Flandre, jeune demoiseau apprenti chevalier qui trépignait de pouvoir un jour etre adoubé chevalier.
Ce dernier, patientait en écrivant des vers, qui faisaient le bonheur des dames lors des longues nuits d'hiver.
La lance tenue d'une main ferme, droite, chaque cavalier attendait le signal du maitre arbitre.
Celui ci se tourna vers la reine qui d'un geste d'acquiessement de la tete lui donna son accord, alors il leva son drapeau bicolore au dessus sa tete,
et d'un coup le rabaissa en une vrille élégante.
L'assistance s'échauffa soudain, l'intensité de l'affrontement réveillait les encouragements de la foule excitée.
Les deux chevaliers se dirigeaient l'un vers l'autre, la lance bien droite, l'écu bien calé contre le torse.
Les cheveaux eux memes, impatients d'en découdre, galopaient à vive allure, soulevant sous leurs sabots des nuages de poussière ocre.
Le choc approchait, au bout de 50 mètres de course de part et d'autre, les deux chevaliers abaissèrent leurs hampes pour l'estocade finale.
Tout allait si vite, les lances se croisèrent dans un bruit sourd, chaque cavaliers reussit à toucher l'écu de son adversaire, mais le choc si brutal fit casser les hampes en meme temps dans un claquement sec.
La foule se leva dans un bruit melant les cris de peur et d'excitation.
Aucun chevalier ne fut projetter à terre, le combat promettait d'etre apre et disputé, chacun connaissait l'antagonisme entre la maison de Provence et celle d'Aragon !
Se croisant les deux chevaliers, visières relevées, s'étaient toisés du regard, certains diront que d'Aguirre aurait craché sur Fabrice d'Avignon, mais nul ne pouvait ou n'osait le confirmer, tant la réputation de cruauté de cette famille était connue de tous.
L'héritier des Provence passa outre, dans un dédain et une morgue qui ne pouvait que ravir, les admiratrices nombreuses de l'homme aux yeux d'émeraudes.

(...)

VII

Les deux chevaliers sur leurs montures rejoignirent l'arbitre, qui leur annonçèrent que le combat se terminait par un match nul et qu'une seconde manche serait nécessaire pour les départager.
Les deux combattants avaient droit à une pause pour se désaltérer, Jean François de Flandre tendit un coupe d'eau fraiche à Fabrice d'Avignon, qui la bue d'une traite.
Il faut dire que la chaleur sous l'armure devenait vite insuportable et qu'il fallait pouvoir se réhydrater le plus souvent possible.
Les trompettes et les cors mirent un terme à cette pause bienvenue et chaque adversaire se dirigea en bout de piste, pour la joute décisive.
Fabrice droit sur son cheval, la lance tendue vers le ciel, attendait le signal de l'arbitre pour s'élancer à nouveau. Jean François prit l' écu, baisa le blason de son seigneur et lui tendit en disant :
_"Seigneur je prie pour vous chaque jour que dieu fait pour qu'il vous garde en vie ! alors de grace protégez vous !
_"Mon brave écuyer, je te promets de revenir en vainqueur, je n'ai pas l'habitude de perdre, et l'honneur de ma famille en dépend, je ne veux pas décevoir tous les gens qui m'aiment ! je n'en ai pas le droit.
_"Alors je suis rassuré mon maitre, j'ai encore tant à apprendre de vous !
Le drapeau baissé, Fabrice éperonna viguoureusement sa monture qui s'elança au galop pour l'ultime estocade.
Il régnait un silence de plomb sur les tribunes, à peine entendait on les drapeaux claqués dans le vent.
Les deux cavaliers avides d'en finir se rapprochaient l'un de l'autre à la vitesse de l'éclair, les sabots des cheveaux semblaient ne pas toucher le sol, soulevant aucune poussière, comme si la nature elle aussi s'effaçait devant leur courage.
Le choc fut violent, Fabrice d'Avignon toucha l'écu d'Aguirre avec une précision de maitre, la pointe de sa hampe perça l'écu et toucha à la poitrine l'aragonais, celui déséquilibré chuta lourdement de sa monture, dans un nuage de poussière brune.
Aguirre avait lui aussi visé le bouclier de son adversaire, mais la pointe avait glissé sur la surface de celui ci, n'atteignant pas Fabrice.
La foule se leva dans un murmure, le corps d'Aguirre allongé, les bras en croix ne bougeait plus, les hérauts d'armes et son écuyer se précipitèrent vers lui.
Fabrice lui, la visière relevé leva sa lance intacte le plus haut possible, et alors une clameur jaillit des tribunes, les dames scandaient son nom, les hommes épées levées lui rendait hommage.
Quel triomphe ! quel beau combat !
D'Avignon s'avança vers la Reine et descendit de cheval à l'aide de Jean François, puis s'agenouilla en tenant de ses deux mains jointes son épée plantée dans le sol devant lui.
La reine d'un geste prompt fit taire l'assistance, le silence se fit, elle descendit de sa loge, accompagnées de deux chevaliers : Juan de la Mancha y Arauco et Nicolas de Castellane.
Ces deux chevaliers avait une lignée des plus prestigieuses : de la Mancha y Arauco descendait de Charlemagne par son neveu Roland et de Castellane avait pour ancetre le vainqueur de Poitiers !
La reine stoppa devant Fabrice agenouillé tete baissée, Nicolas prit des mains de Juan une épée à double tranchant, dont la lame était gravée de prières latines et psaumes, le pommeau en argent était garni de pierres précieuses, dont une magnifique émeraude taillée en goutte d'eau.
De Castellane remit l'épée à sa souveraine et recula de trois pas en arrière suivant l'usage.
En effet seul un prince du sang pouvait se tenir à un pas de la reine, quiconque enfreignait ce protocole se voyait occis dans l'instant.
La reine se saisit de l'épée d'argent des deux mains, la souleva par dessus sa tete pour que tout le monde puisse l'admirer et l'abaissa lentement sur Fabrice.
Les cors entamèrent alors une mélodie pleine de solénnité et de gravité,
La reine posa la lame sur l'épaule gauche du chevalier, puis l'épaule droite, et enfin une nouvelle fois sur la gauche.
D'Avignon par ce geste scrupuleusement effectué se voyait attribuer le titre de Comte, un honneur qui lui permettait de lever lui meme une armée, de faire parti de la garde rapprochée du prince Guéna, et de pouvoir enfin épouser une dame de noblesse équivalente.
Fabrice ému ne put retenir ses larmes, tout ce travail, cette volonté, cette bravoure valaient donc la peine !
Il releva la tete, la reine lui donna un sourire bienveillant mais dénué de compassion, elle n'était pas là pour rire et se devait de dissimuler ses sentiments à tout prix : pour régner valait mieux retenir ses larmes !
D'Avignon ne trouva du réconfort que dans les deux chevaliers qui accompagnaient la reine, de la Mancha y Arauco lui sourit comme il savait si bien le faire, avec une tendresse et une bonté infinies, de Castellane lui riait de bon coeur, d'une rire généreux et franc, celui qui sèche les larmes des enfants égarés.
Nicolas tendit sa main à Fabrice, le releva et le prit par l'épaule
_"Fier et heureux de vous voir ainsi honorer, comte de Provence !
_"Merci seigneur ! votre compliment me va droit au coeur ! mais vous me faites trop d'honneur !
_"Ne soyez pas modeste ! votre tactique de combat m'a épaté ! et puis mettre à bas le sieur de Navarre n'est pas pour me déplaire !
je vous convie à partager une coupe de ce vin !
_"Merci de Castellane mais voyez vous le vin ne me sied guère ! je préfère un verre de ce vin venu du Portugal
_"Comment? ce breuvage de troubadour?!

(...)

"troubadour"

Alors !!!! elle arrive quand la suite de nos aventures !!! c'est que l'automne arrive !!! il va falloir faire le plein de belles histoires à raconter au coin du feu !!! les nuits sont bien fraiches par ici !!
VUILLERRRRRRRRMO !!!

Fran a écrit:: Alors !!!! elle arrive quand la suite de nos aventures !!! c'est que l'automne arrive !!! il va falloir faire le plein de belles histoires à raconter au coin du feu !!! les nuits sont bien fraiches par ici !!
VUILLERRRRRRRRMO !!!

il arrive, ma reine!

cheers

je me souviens d'une suite qui fut presque promise..Et que nous attendons toujours !! j'avais commandé les meilleurs enlumineurs qui poirottent dans l'antichambre !!! des semaines qu'ils sont là !! à manger à nos grands frais !! et j'ai rien à leur donner !!

Nombre de messages : 861 Date d'inscription : 13/07/2006

VIII
_"Cher de Castellane, mon pauvre estomac ne supporte que ce vin de Porto, blanc de surcroit, le vin de terroir me donne des nausées !
_" Ma foi d'Avignon, allons voir si nous trouvons cette douceur par ici, blanc ou rouge cela m'est égal, du moment ou nous partageons une coupe
_"Soyez sur qu'à la cour du Prince Guéna, nous trouverons notre bonheur, mon ami ! lança Fabrice.
_"Ami dites vous ! vous allez vite en besogne ! la méfiance de ma race est proverbiale ! mais soit mon vassal ! parlons en ami, après ce combat magnifique, abrégeons les
défiances stériles !
D'Avignon et Castellane, se dirigèrent vers les tables immenses recouvertes de nappes blanches et s'assirent sur un banc de chene massif.
_"Je vais vous confier une chose mon cher Fabrice, le fait de voir le sieur Aguirre par terre ne me deplait pas du tout, quelle belle parade de votre part, et votre estocade restera dans les mémoires ! croyez moi, la cour a été fort impressionnée !
Le vainqueur rougit, il y avait chez d'Avignon une modestie palpable, une bonté profonde, une charité humaine, une douceur, dont le regard éméraude était le plus beau conducteur.
_ "J'ai fait au mieux, cependant je consens que j'ai pris plaisir a combattre, car voyez vous Castellane, combattre ce genre de triste sire, c'est combattre pour la parole de Dieu !
je n'aime pas le sang pour le sang, mais quand ma foi, mes prières, me mènent à cette ultime échéance, alors le frele Fabrice ne redoute plus rien ni quiconque !
_"Bigre ! je vois l'ami, vous aussi, puisez dans la Sainte Bible, la sève de la vie !
_"je dois vous avouer qu'Aguirre est l'enemi intime de ma famille, que de sang versé ! toutes ces années de lutte contre les infidèles réduites à néant par la lacheté et la cupidité de ce catalan ! ceci a tué mon père !
_"je sais, je connais cette histoire, dire que votre père et le sien combattaient au coté du Cid, alors que l'Espagne balbutiait ses premiers pas !
_"Oui, que de combats mémorables ! ils ont livré des batailles qui sont des sources d'inspiration pour les troubadours !déjà, petit, près de la cheminée quand le donjon n'était qu'un courant d'air humide et glacial, mon père dictait à ma demi soeur Emilie, les heures glorieuses de l'ordre des piliers de Brokeback. Emilie avait une écriture douce, limpide, et elle savait maitrisé l'art de l'enluminure comme personne !
Fabrice regardait au loin, ses yeux cherchait au loin un signe qui ne vint pas, il baissa les yeux a terre et murmura :
_"Pourquoi ? pourquoi tu t'es enfuie loin de moi, as tu trouvé ton bonheur au pied des pyrénnées ? as tu échappé a cette inquisition ?
Castellane posa sa main sur l'épaule du comte d'Avignon en poussant un soupir et lui dit :
_"Votre soeur est vivante, j'en ai la preuve et je ne pourrais vous cacher plus longtemps ce secret, tant votre droiture et votre honneteté me va droit au coeur ! venez avec moi et cherchons un lieu plus propice à la confidence.

... La suite !!!!!

Vite , vite, frankie, Fab, Emlie,Nyco ..Venez vite vous assoir , notre ami Vuillermo a repris l'écriture de notre saga préférée !! alors l'hiver peut bien arriver et frapper à la porte !! on n'ouvrira pas !! on va se blottir tous ensemble au chaud et écouter en silence !!! Very Happy

oui la suite, la suite!!! cheers

Nombre de messages : 861 Date d'inscription : 13/07/2006

il faut que je te trouve une place au plus vite Frankie je m'y attele

cher Vuillermo!

Que de talent!